PLAIDOYER POUR UN SOFT
par André Pascual
A  r  t  i  c  l  e  s 





I ntroduction
Partie 1
Partie 2
Partie 3
Partie 4
Partie 5
Partie 6
Partie 7
Partie 8
Partie 9
Conclusion
Retour Index

9 Et à l'intérieur du logiciel?

On trouve tout ce dont on a besoin. Les fonctions habituelles, bien sûr, qu'il serait trop fastidieux d'énumérer, mais aussi bien des pépites uniques sous Linux.
Par exemple, il a été dit que ce programme avait une envergure professionnelle: en voici la preuve.

9.1 De toutes les couleurs

Lorsqu'une image se destine à un tirage papier, il faut garder à l'esprit que les couleurs que l'on aura amoureusement choisies sur son écran ne pourront pas être reproduites avec fidélité. Cela tient aux différents modes de synthèse des couleurs, et sans entrer dans les détails, rappelons que le mode numérique RVB couvre une palette plus large que le mode CMJN des imprimeurs. On peut donc très bien avoir opté pour une teinte qui ne sera pas restituée correctement sur papier.
Le palliatif le plus évident consiste à ne pas utiliser ces couleurs trop chatoyantes, à condition, bien sûr de les connaître afin de les éviter sûrement.
PhotoPaint dispose de deux outils qui guideront le graphiste: les nuanciers et le Gamut Alarm .
Les nuanciers Pantone, Folcotone, Toyo, Trumach, CorelDraw... sont des teintes prédéfinies par des professionnels, que les imprimeurs peuvent obtenir avec certitude.

PhotoPaint propose une vingtaine de nuanciers différents; certains, comme Netscape ou Internet Explorer ne sont évidemment pas destinés à l'impression. Ils assurent simplement que ces couleurs là ne rencontreront aucun problèmes avec les navigateurs en question.

Le Gamut Alarm consiste à recouvrir d'une couleur criarde (à déterminer par l'utilisateur) sur la palette toutes les nuances qui ne seront pas fidèlement reproduites. Il est parfoit étonnant de soumettre une image RVB à cette épreuve: on peut arriver à 100% de teinte non imprimable.
Dans le montage ci-après, le petit curseur jaune sur l'échelle verticale indique la teinte que l'on s'apprête à utiliser, le Gamut Alarm étant désactivé. En l'activant, on se rend compte qu'une grande partie de l'échelle se recouvre de vert: toutes les teintes masquées par ce vert sont non imprimables. Donc, il ne faut pas les choisir. CQFD.

9.2 Harmoniser les couleurs

Sur certains tableux impressionnistes, on remarques des lumières dorées générant des ombres mauves. L'effet produit est excellent parce que ces couleurs sont complémentaires, c'est à dire que sur la roue colorimétrique elles sont disposées à 180°. Cependant, deux couleurs primaires ne suffisent pas toujours pour composer une image. On pourrait avoir besoin de 3,4 ou 5 couleurs pour composer un logo par exemple, et il conviendraient qu'elles fussent harmonieusement mêlées.
PhotoPaint propose justement 6 Mixers dans la boîte Paint Color, dont 4 sont assemblés ci-après. Nous n'avons plus dès lors aucune excuse à utiliser des couleurs qui jurent entre elles.

9.3 Dégradés et Motifs

Aussi harmonieux que soit un assemblage de couleurs, il ne premet que l'application d'aplats. En conséquence, simuler le volume ou le grain d'une surface est très difficile; il faut pour ce faire pouvoir dégrader les couleurs d'une teinte à une autre, ou remplir une surface de motifs.
PhotoPaint sait faire cela, et il excelle dans le remplissage par des textures procédurales (calculées), les dégradés paramétrables, et le remplissage avec des motifs bitmap.
Sans les avoir comptés, on peut dire que plusieurs centaines de motifs sont à disposition, ce qui donne à penser qu'on ne viendra jamais à bout d'un programme aussi riche.

Comme si cela ne suffisait pas, PhotoPaint autorise également le remplissage avec des motifs divers non jointifs, grâce à une fonctionnalité tout à fait comparable au tube à images de PaintShop Pro, appelée ici Image Sprayer. Il est facile, avec et outil, de composer des illustrations réussies, les images du Sprayer étant de grande qualité. A signaler que l'on trouve sur Internet des motifs librement téléchargeables (de même que des Brushes et des Sprayers).

9.4 Status et Dockers

Autrement dit: Barre d'état et "Etabli".
La barre d'état, tout au bas de l'espace de travail contient plusieurs informations, notamment celles concernant les couleurs. Paint concerne la couleur du pinceau, Paper la couleur de fond par exemple lorsque l'on crée une nouvelle image, Fill la couleur ou le mode de remplissage d'une sélection. Un double clic sur chacun de ces symboles ouvre une boîte de dialogue appropriée permettant de paramétrer la couleur ou le type de remplissage.
Le petit symbole avec la flèche recourbée permet d'intervertir les couleurs Paint/Paper, et celui sans flèche de retrouver l'état initial.

Le Dockers, est la zone verticale ou l'on entrepose les outils avec toutes leurs options, outils auxquels on accède en activant l'onglet voulu. C'est ici que se gèrent les calques qui portent le nom de Objects, sans doute parce qu'un calque peut se voir réduit aux dimensions et aux formes d'une simple sélection (Ulead PhotoImpact utilise également cette notion). Tous les calques-objets sont classiquement disposés dans cette fenêtre de "l'établi" dans l'ordre de leur création. Evidemment, ils peuvent être, individuellement ou en groupe, vus ou non, mélangés les uns avec les autres suivant 28 modes, recevoir une transparence de 0 à 100%, être déplacés dans la hierarchie par drag and drop, dupliqués, retaillés.... etc. A noter qu'un clic droit sur la vignette du calque donne accès à des fonctions, alors que le même clic sur le nom du calque donne accès à d'autres fonctions.
Toutefois, pour un habitué de Gimp, les manipulations des Objects
PhotoPaint nécessiteront un certain apprentissage.
Les icônes au bas de la fenêtre ont pour but de:
1 Préserver la transparence de l'Object sélectionné
2 Créer un masque à partir de l'Object
3 Créer un Object à partir d'un masque
4 Combiner des Objects sélectionnés
5 Créer un calque de réglage (Lens) selon 23 effets différents. Ceci a pour but de créer un claque ne contenant que les paramètres d'un effet à appliquer à un calque pixel sans le modifier. L'oeil en vis à vis de ce calque, permet de voir ou non l'effet choisi, lequel n'est appliqué qu'au calque pixel à partir duquel on a crée le Lens. Ce concept est absent de Gimp, mais présent dans PhotoShop.
6 Créer un Object
7 Supprimer un Object

9.5 Les filtres et effets

Ils sont classés en 12 catégories, ouvrant plusieurs centaines de possibilités paramétrables.Là encore, j'ai renoncé à compter! Certains effets sont des plus classiques, d'autres sont originaux et fort impressionants, en particulier Creative>Weather> Fog, Snow , Rain. Ainsi, sur l'image suivante, comparer le rendu brut de Moonlight et l'image après application d'un filtre >Render>Lighting Effect et >Creative>Weather>Rain

Et si l'on ne trouve pas son bonheur dans cette pléthore, on n'oubliera pas que PhotoPaint d'origine Windows sait utiliser les filtres compatibles PhotoShop, les fameux filtres .8bf. L'installation peut demander une certaine débrouillardise: en effet, beaucoup de ces filtres commerciaux écrivent dans la base de registre qui n'existe pas sous Linux, ce qui ne va pas sans problèmes. Certains ne fonctionnent pas. Pour ma part, j'ai installé avec succés: Xenofex1 (16 filtres), EyeCandy3 (21 filtres gratuits), Picture Man Collection (28 filtres gratuits), Redfield (2 filtres gratuits hors du commun) et SandWater (5 filtres gratuits).

Ils sont installés arbitrairement dans ~/Plugcorel. Le répertoire /usr/lib/corel/Graphics9/Plugins est un lien symbolique pointant vers ~/Plugcorel et remplaçant le répertoire d'origine. Les .dll nécessaires au fonctionnement de ces filtres sont stockés manuellement dans /usr/lib/corel/Graphics9/other/system, qui est pour Wine le pseudo répertoire \windows\system. S'y trouve également Xenofex.ini, fichier binaire créé par xenofex windows et récupéré sur ce système. Les autres fichiers ini sont des liens symboliques pointant sur les fichiers textes ini créés dans ~/Plugcorel par les filtres lors de leur éxécution.
Mieux qu'un long discours, voir la capture du répertoire ~/Plugcorel



9.6 Une impression professionnelle

C'est le domaine qui fait de PhotoPaint le produit (gratuit) inégalé sous Linux. Cameleo, est passé sous silence du fait de son prix vraiment très professionnel.
A l'activation de la fonction Print Preview, la fenêtre qui apparaît semble des plus classiques. Il faut cliquer sur les onglets qu'offre la boîte de dialogue Settings pour s'apercevoir que les possibilités de paramétrages de l'impression sont multiples et inhabituelles.

On y trouve la séparation quadrichromique, ce qui est assez courant, mais aussi la séparation hexachromique, utilisé pour l'impression des revues de luxe. Dans ce dernier cas, les quatre couleurs de base Cyan-Magenta-Jaune-Noir sont remplacées par des couleurs du nuancier Pantone. On trouve également des fonction de Prepress permettant de définir les repérages ( registrations marks) pour positionnement des différents films de couleur, d'indiquer les barres de calibration des couleurs, ainsi que les échelles densitométriques permettant à l'imprimeur de vérifier l'encrage.... Et bien d'autres choses concernant le Postscript, la mise en page, les color profile ICC etc...