Nicot, Thresor de la langue francoyse</font
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de Monas, qui signifie unité, et est nombre de solitude,
comme tous les autres nombres sont de societé et compagnie, dont
vient monos, qui signifie seul, et solitaire, et monadzô,
qui veut dire herberger et vivre seul, ainsi que monakhos celuy
qui habite en solitude. Laquelle solitude est entenduë à cause
du lieu où elle fait et accomplit son voeu et saincte promesse (qui
estoit anciennement et devroit estre en contrée et assiete
champestre arriere des villes et bourgs, et solitaire, pour ne voir ce
pourquoy la Nonain peut rebourser de coeur et avoir regard au monde
qu'elle a quitté, et par ce moyen estre plus affectée et
encline à la poursuite de sa saincte vie) et non à cause de
la compagnie, veu qu'en un monastere les Nonains sont ordinairement en
grand nombre, Monacha. Car quand à l'appeler Sacra, et
Consecrata virgo, Tels mots ne font estat si n'est de la ceremonie
observée quand elle est renduë religieuse. Elle est aussi
appelée Religieuse, qui est un mot lequel comprend et le lieu et le
voeu, et l'habit et l'exercice de religion, ausquels la Nonain s'est
appliquée. Il y en a de maints et divers ordres, habits et reigles
dissemblables.
none
None, f. penac. Signifie ores une Nonain, et ores l'heure
Canonique, qui se dit environ midi. Selon ce on dit, Prime, Tierce, Sixte,
et None, chacune desdictes heures distinguée par temps, Hymnes,
Pseaumes, et autres choses. Lesquelles heures sont dictes entre Matines et
vespres, Nona. L'Italien dit aussi La Nona. pour la haute
heure du jour en laquelle le Soleil eschauffe le plus, parce que telle heure
canonique se dit communéement à telle heure du jour.
Heure de nonne. Hora nona diei naturalis.
nopces
Nopces, Nuptiae.
Nopces malheureuses et detestables, Funestae nuptiae.
Faire nopces, Nuptias conficere.
Nopces qui se font à bon escient, Nuptiae verae.
Nopces asseurées, Firmae nuptiae.
Nopces qui ne sont point de tenuë, Infirmae nuptiae.
Nopces qui sont contre droit, et esquelles les loix et solennitez de
mariage n'ont esté gardées et observées, Nuptiae
innuptae.
Semondre aux nopces, Ad nuptias vocare.
Un banquet de nopces, Nuptialis coena.
Arrester jour pour faire nopces, Diem dicere nuptiis.
Ce jour est prins pour les nopces, Hic nuptiis dictus est dies.
Que je ne retarde moy-mesme mes nopces, Ne mora meis nuptiis egomet
siem.
Certaine solennité usitée anciennement és nopces
de ceux qui pretendoyent les enfans issans du mariage venir à la
dignité sacerdotale, Confarreatio.
norden
NORDEN, ou North, voyez Septentrion.
nore
Nore, Nurus. Ma nore est la femme de mon fils, autrement Ma bru, et vient
dudit Latin Nurus.
normandie
Normandie, f. penac. Est une Province de France, qui fait le cul de sac
du costé de la mer de Nort, dont elle prent le nom. Ores Duché
et l'un des membres signalez de la Couronne, numereuse en grosses villes et
bourgs, plantureuse et abondante en tous vivres, peuplée d'hommes
grands et esclamez, et assortie de si grande quantité de bons pastis,
qu'en grosse et moyenne chair elle est la pourvoyeuse des païs ses
circonvoisins. Le mot est derivé de cetuy Nortman, si qu'il le
faudroit escrire Nortmannie, c'est à dire païs ou contrée,
où ceux qui sont du Nort font leur demeure. Mais le François
addoucit le premier dont cedit mot est composé, et au dernier change
la lettre N posterieure en D. tout ainsi qu'il fait en Banderole de
Bannerole. Anciennement cette province cy estoit partie de Neustrie, et non
toute la Neustrie, ainsi que Nicole cuide, et dit en maint endroit de ses
Annales; et nullement Westrich, comme sans propos ne raison estime l'auteur
de l'histoire de Normandie. Car le mot Westrich est significatif du Ponent
qui fait un quadrant du globe du monde distinct de celuy du Nort. Parquoy
s'abuse grandement ledit Historien de Normandie. voyez Neustrie.
norman
Norman m. acut. Est celuy qui est originaire du pays de Normandie.
On le deust escrire Nortman, selon ce qu'escrit le chroniqueur de Normandie
en ces termes, Par ce que le Roy Charles le simple ne mettoit nul remede
à la defense de son Royaume, Rou estant venu à Roüen
assit en ce lieu son principal demeure et refuge. Et pour ce que Rou et ses
gens estoient venus de Dennemarche, qui sont les parties vers le Nort, les
appelerent les gens du païs et d'ailleurs Nortmans, c'est a dire hommes
du Nort. Car Man en langage d'Alemagne et de Dennemarche est à
dire en François homme. Et pour cette cause a esté depuis le
païs appelé Normandie, qui auparavant estoit appelé
Neustrie. Si ledit chroniqueur se fust teu à tant, il n'eust pas du
tout mal dit, veu que la Normandie est partie de la Neustrie, mais
adjoustant, ou Westrich, il a grandement erré, voyez Neustrie et
Normandie.
nostre
Nostre, Noster.
Cetuy nostre ne sçavoit qu'il devoit faire, Noster quid
ageret nesciebat.
Il est tout nostre, Totus noster est.
Ils mangent souvent du nostre, De nostro saepe edunt.
notable
Notable, Notabilis, Insignis.
notablement
Notablement, Notabiliter, Insigniter.
notaire
Notaire, Perscriptor, Grammateus.
Notaire ou autre qui reçoit et escrit un testament,
Testamentarius.
Celuy qui reçoit l'instrument, et redige par escrit les
conventions des contractans, que nous appelons aujourd'huy Notaire,
Perscriptor.
Notaires, Perscriptores pactorum. B.
Les notaires et secretaires du Roy, Amanuenses regij, B.
Les quatre notaires et secretaires de la Cour, Amanuenses Curiae
quatuor, Quator viri a secretis Curiae. B.
notamment
Notamment.
noter
Noter, Notare, Annotare, Insignire.
Noter et marquer tacitement, ou reprendre couvertement, Subnotare.
Qui note, marque, et prend garde à quelque chose, Annotator.
Cela fait bien à noter, Et sane hic quoque in conditionibus
deligendis ponendus est calculus. B. ex Plin. iun.
Estre noté, Notari ignominia.
note
Une note et marque, Nota.
La note et marque des Censeurs, quand ils reprenoient les vices
d'aucun, Notatio, Censoria.
Qui n'a point de note, Integri status homo, Integra persona. Bud.
ex Paulo et Vlp.
Reserver de n'encourir note d'infamie, Adimere ignominiae notam,
additamento clausulae receptitiae. B.
Sauver l'honneur du condamné, par cette clause commune, Sans
encourir note d'infamie, Notae stigmaticae eximere vel notae ab
ignominiosa actione inurendae, et gratiam facere ignominiae asseclae
iudicij infamantis. B.
notice
Notice, Notitia.
notifier
Notifier, C'est faire à sçavoir à aucun quelque
chose avoir esté faicte, comme, Le vassal est tenu notifier ses
offres au seigneur feodal ou à l'un de ses officiers, Notum
facere. Dont le mot est composé, id est, Certiorem facere
patronum se praesto officiis clientelaribus praestandis fuisse.
notoire
Notoire, com. gen. penac. Notorius.
La chose est toute notoire, Manifestaria res est.
notoirement
Notoirement, adverb. acut. Manifeste, Manifesto.
nou
A Nou, Natando, Natatu.
novales
Novales, f. penacut. plur. num. Sont friches n'agueres reduictes en
labour, Noualia. Virg. 1. Eclog.
nouailleux
Nouailleux, plein de neuds, Nodosus.
noüel
Noüel, voyez Noel.
novembre
Novembre, m. penac. Mensis Nouember.
noüer
Noüer, Noüement, Cerchez Neud.
nourrir
Nourrir, act. pen. Nutrire, Adnutrire, Enutrire, Innutrire, Cibare, Educare,
Educere, Alere, Exhibere, Tollere, Sustollere, Tolerare, Fouere, Nutricare.
Nourrir son enfant, Attollere partum.
Nourrir et entretenir, Alere.
Se nourrir à peine, Tolerare sese. B.
Nourrir petitement sans grand estat, Cultu humili aliquem educare.
Bailler et faire nourrir à chaque mere son faon, Submittere
foetum matribus.
Nourrir et entretenir la malice d'aucun par dons, Malitiam praemiis
exercere.
Qui nourrit, Altor, Educator.
Un homme qui se nourrit en procez, qui aime fort à plaider,
Homo litium alumnus. B.
Qui est nourri, Altus, Nutritus.
Toute beste qu'on a nourri pour engraisser, Altilis.
Nourrir à rien faire, Alumnus otij. B.
Nourrir à la guerre, Alumnus belli. B.
Il est nourri à cela, Ita natus est, Ita educatus est. B.
Nourrir en practique, Bon praticien, Homo fori alumnus. B.
Nourri au labeur et travail, Alumnus laboris. B.
nourrisseur
Nourrisseur, Nutritor.
nourrissier
Nourrissier, Nutritius.
nourrisse
Nourrisse, ou Nourrice, Nutrix, Educatrix.
Il faut qu'une nourrisse baille plus d'abandon qu'une mere,
Nutricem indulgentiorem esse quam matrem saepe conuenit.
nourrissante
Chose fort nourrissante, Alibilis.
nourrisson
Un nourrisson, m. acut. Alumnus. C'est l'enfant baillé
à nourrice.
nourriture
Nourriture, f. penac. Signifie proprement ce qu'estant pris par la
bouche nourrit l'homme, ou la beste, Nutrimentum alimonia. Selon ce
on dit, Cette viande est de bonne nourriture, Laudabilis nutrimenti
cibus est hic, Boni succi. Il se prend aussi pour toute sorte de bestes
qu'on nourrit. Et selon ce on dit que le proufit du laboureur est de faire
force nourritures, Bene pascere. Comme disoit Caton, Pecudum
pascuarum numero abundare. Avoir beaucoup de nourriture, Pecudum
greges permultos possidere. Les Grecs en cette signification, par mesme
energie du mot appellent thrémma, et boskêma, ce
que les Latins Pecus, qui signifie toutes sortes de bestes qui sous
garde d'homme paissent sur la terre.
Nourriture ordinaire, Conuictus.
La nourriture qu'on baille aux bestes sans le grain, Pabulum.
Avoir faute de nourriture, Alimento deficere.
Prendre nourriture, Frui, Adolescere.
Appartenant à nourritures et vivres, Cibarius.
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