Nicot, Thresor de la langue francoyse</font
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Page 495
Un port Royal.
¶ Port pour portement, voyez en Porter.
Port d'armes, Vis armata. B.
¶ Homme qui a grand port, Homo gratiosus.
porte
Porte, f. penac. Est proprement l'endroict par où l'on entre et
sort, et par où l'on porte quelque chose en un lieu clos, ou on la
transporte et met hors d'iceluy, Porta. Car ce mot vient de Porter,
tout ainsi que Porta Latin, a portando. Donat estime que ce
lieu d'entrée et issuë que dit est, soit appelé Porte,
parce que anciennement, quand on faisoit le desseing et l'allignement des
murs d'une ville, (ce qui se faisoit avec observation de cerimonies
religieuses) celuy qui tenoit le manchereau de la charruë tirée
par un taureau et une vache, dont le soc alloit marquant d'une raye, le lieu
et contour de la muraille future, quand il arrivoit aux endroicts où
les portes de la ville devoyent estre faites, il portoit à force de
bras le soc suspendu et en l'air, affin que la terre ne fust ouverte celle
part, ne rayée ne renversée par le soc. Ce mot Porte est
proprement usurpé, pour celles qui sont grandes, comme en portes de
villes, bourgs, chasteaux, parcs, granges, et semblables, par lesquelles on
entre dans quelque pourpris: Car les moindres qui sont dans iceluy, comme
celles des chambres, garde-robbes et sales, on les appelle plus usitéement,
Huys, Ostia. Dont vient le nom de Huyssier, qui est different de
Portier, estant appelé portier celuy qui garde, ouvre et serre la
premiere entrée qui regarde le dehors; et Huyssier celuy qui garde,
ouvre et serre les entrées du dedans. Ainsi on dit, Portiers du Roy,
et Huyssier de sale, et de la chambre de sa Majesté; et Huyssiers des
Privé et Grand Conseil, et des Cours de Parlement, lesquels sans
doubte ont prins le nom de leur charge d'Huyssiers, de ce que leur deu
estoit d'estre à l'huys des chambres desdites Cours, pour estre
prests, et recevoir les commandemens des Seigneurs d'icelles Cours. Quoy
qu'ils ayent depuis leur institution primitive esté eslargis et
ampliez à autres exercices servants à l'execution ordinaire de
la justice en maintes sortes. L'Espagnol dit Puerta, et Portero,
plus au large et plus generalement que nous ne faisons: Car il y comprend
le mot d'Huyssier. L'Italien dit Porta, et plus particulierement
Uscio, Huys, et Usciere, ou Usciero, Huyssier, (lesquels
mots j'estime qu'il a prins de nous) Ostium, Ostiarius. Porte aussi
signifie ce petit annelet en ovale, dans lequel est addentée
l'agraffe, voyez Agraffe. Et en cette signification cy, il semble
qu'il soit prins de ce mot Grec porpax, qui est de mesmes
signification: Car mesmes porpaô, signifie Agraffer, et
porpê, Fibula, boucle, qui est une espece de porte.
Porte à deux battans, et qui s'ouvre en deux parties,
Valuae.
Le guichet d'une porte, Portula.
Attendre à la porte, Ad portam expectare.
Garder la porte, Tutelam ianuae gerere, Ianuam obseruare.
Gardes des portes, Atrici atricorum.
Se tenir à la porte, Assistere ad fores.
Fermer la porte, Obdere forem.
Rompre la porte d'une lime, Ianuam lima perterere.
De cette porte cy, Hinc ab ianua.
Toute chose dequoy on enferme et enclost on quelque chose, comme
portes, ou autre chose, Claustrum.
portail
Portail, m. acut. Est l'ouverture faicte au mur, soit en demy rond et
deux jambages, ou en quarré sans closture de portes: Car les
fermetures faites de bois tiennent à gonds et bandes ausdits
jambages, ou qui sont aussi soustenuës de pivots et crapaudines, sont
appelées Portes. Et est Portail en fait de grandes portes ce que
Huysserie en fait d'huys. Nicole Gilles en la Chronique de Louys XI. Le Roy
fit mettre le siege devant, et par divers costez fit battre la muraille, et
principalement en l'endroit du portail du costé de la ville. Et peu
apres: Un jeune Escuyer nommé Raoul de Launoy, vint et se monstra
à une des forteresses pres le portail.
portier
Portier, m. acut. Atriensis, Ianitor, Ad limina custos.
portiere
Portiere, f. penac. Est la femme qui garde une porte. Terme assez usité
aux Religions de Nonains, Ianitrix. Il se prend aussi pour la petite
piece de tappisserie qui est penduë devant l'huis d'une sale ou
chambre, pour empescher le vent ou la veuë du dedans d'icelle sale ou
chambre, quand l'huis en est patent et ouvert, qu'on appelle autrement,
Gardeporte, Aulaeum ostiarium.
port'auban
Port'auban, m. acut. Composé de porter et auban, en fait de
navires, est une piece de bois d'un grand pied de large, et de quatre doigts
d'espais, clouée par dehors le navire de chascun bord despuis le
grand mast jusques au gaillart, soubstenuë de cinq ou six courbastons,
et sert pour empescher que les chaines où les aubans du grand mast
sont amarrez ne serrent contre le bord. Car elles le rongeroyent, et
à ce aussi que les aubans ne touchent le bord du navire, à fin
que le vent prenne mieux et face plus de force en la voile.
portechappes
Portechappes, Qui portent les chappes d'Eglise, Pastophori, id est,
Sacerdotes in obsecrationibus et supplicationibus pallia gestantes. B.
porteciel
Porteciel, Atlas, Caelifer.
portecole
Portecole, m. penac. Est celuy qui porte le roollet des joüeurs de
farce ou moralité, et leur va par derriere ramentevant ce qui est de
leur roollet, si d'adventure ils l'oublient, Admonitor. Liu. lib. 22. Il
est son portecole, Admonitoris illi operam dat. Nomenclator ne
servoit que pour les seuls noms.
portée
Portée, f. penac. Tantost est participe passif, comme, Elle a esté
portée souefvement, Gestata fuit leniter. Et tantost est nom
substantif, comme, Il a eu deux enfans d'une portée, c'est à
dire, d'une ventrée, Vno vtero geminos edidit. C'est sa
premiere portée, Prima haec ventris gestatio eius est, Aut
secundus venter, vterusue eius est.
port'enseigne
Port'enseigne, m. penacut. Est celuy qui porte le drappeau d'une
compagnie de gens de pié, Vexillifer.
port'espée
Port'espée, m. penac. Est celuy qui porte l'espée
luy mesmes, ou celuy qui la porte apres son maistre, Ensifer, Ensiger.
Ainsi le grand Escuyer de France peut estre appelé Port'espée
du Roy.
portefaix
Portefaix, m. acut. Est celuy qui gaigne sa vie à porter
hardes ou autres choses sur son dos de lieu à autre, Dossuarius
homo, Baiulus.
porteguidon
Porteguidon.
porteleon
PORTELEON, Le port d'Athenes, anciennement dit, Piraeeus.
portemanteau
Portemanteau.
portepeine
Portepeine, Epithete d'Hercules, Laborifer. Ronsard.
portequeuë
Portequeuë, Syrmatophorus.
porter
Porter, Portare, Ferre, Gerere, Supportare, Deferre, Gestare, Ingerere, et
en fait de deviser armoiries, Il signifie avoir le blason ainsi ou ainsi
composé, comme, Il porte de gueules à un lion passant
d'argent, c'est à dire, Il a son blason, ou ses armoiries composé
d'un lion passant d'argent sur champ de gueules, voyez Blason.
Porter aussi est estre fertile et produisant fruit, selon ce on dit,
une terre porter fruit, une femme porter des enfans, et une brebis porter
des aigneaux, à cause de quoy on appelle les brebis portieres en
difference des brehaignes. Le tout est ainsi dit, par ce qu'estant pleines
elles portent dans leur ventre leur fruit durant le temps prefiny de
porter, aussi disent les Latins, Vterum gestare.
Porter à nourrisse, Ad nutricem infantem alendum ferre. Au
3. livr. d'Amad. chap. 6. Lequel ma seur et moy avons porté
à nourrisse.
Porter le chaperon, Humerale gestamen gestare. B.
Porter avant, Prouehere.
Porter devant, Praeferre.
Porter ensemble, Comportare, Contollere.
Mal aisé à porter, Portatu graue.
Porter çà et là, Differre, Dirigere,
Circunferre.
Porter dedans, Inferre, Introferre, Inuehere.
Porter dedans, ou apporter, Importare.
Porter d'un lieu en autre, Auehere, Deuehere.
Porter plusieurs choses en un lieu, Conferre, Congerere.
Porter de divers lieux et amasser, Conuehere ex diuerso.
Porter un corps mort en terre, Efferre cadauer.
Porter en terre avec convoy, Funere efferre. B. ex Cic.
Porter quelque chose en chemin, Ire cum onere.
Il va sans rien porter, Incedit inanis.
Ils y portent quelque chose, Portant quid rerum.
Porter hors la navire sur la terre, Efferre in terram de naui.
Porter hors, soit par chariot, navire, ou autrement, Euehere.
Porter par mesure, Modice ferre.
Porter quelqu'un en son sein, Aliquem in sinu gestare.
Porter outre, Protollere, Transuehere.
Porter par tout, Circungestare, Circunferre.
Porter tout entour, Circungerere.
Porter jusques au lieu, Perferre.
Porter hors, Exportare, Proferre, Efferre.
Porter par dessus, Superferre.
Porter et s'en aller devant, Praeuehere.
Porter lettres à celuy à qui elles sont envoyées,
Perferre literas.
Jumens qui portent fardeaux sur leur dos, Dossuaria iumenta.
Cette navire porte, ou est de port, de trois cens tonneaux, Haec
nauis gestat metretas trecentos, id est, trecentorum metretarum capax est.
¶ Retirer et porter de façon de faire à ses parens,
Effingere a parentibus mores et formas.
¶ Se porter bien, Vti valetudine firma, Belle habere.
Se porter bien, Ferre annos, Ferre aetatem, id est, non senescere.
B. ex Cic. et Quintil.
Tout se porte-il bien? Satin'saluae? vel, Satin'saluae res?
Satin'omnia ex sententia?
Si la chose se fust mieux portée, Si res melius vertisset.
Ta mere se porte bien, Apud matrem recte est, Recte valet mater.
Les yeux, la teste se portent bien, et ne sont point malades,
Possunt oculi, potest caput, latera, pulmones, possunt omnia.
Tout le monde se portoit bien chez mon maistre, Apud herum recte
erat.
Se porter fort bien, Praeclare se habere.
Je me porte mieux, Est mihi melius.
Se porter un peu mieux de sa maladie, Commodiorem esse.
Fay que tu te portes bien, nous ne nous pourrions mieux porter, Fac
plane vt valeas, nos ad summum.
Se porter mal, Se male habere, Valetudine esse incommoda.
Quand les affaires se portent mal, Tumor rerum.
Il ne se porte pas bien, Minus valet.
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