Nicot, Thresor de la langue francoyse</font size=+2 color="#800000">

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Page 262

La chose est presque venue en tel estat que si, etc. Pene in eum locum res reduit, vt si omnes cuperent, etc.

En une seule bataille tout l'estat de nostre chose publique si en va, In vno praelio omnis fortuna Reipublicae disceptat.

Les estats, en plur. Sont l'Eglise, la Noblesse, et le Populaire. Car on dit l'Estat d'Eglise, l'Estat de Noblesse, et le commun ou tiers Estat, qui comprend en luy ceux qui ne sont ni d'Eglise ni nobles. Ainsi l'on dit les gens des trois Estats, pour l'universalité des gens du Royaume, parce que tous les manans naturels du Royaume sont rangés sous l'un de ces trois Ordres. Il y a des Estats generaux, qui sont quand les gens des trois Estats du Royaume sont universellement convoquez et assemblez en une ville, pour entendre la proposition du Roy touchant les affaires importants à sa couronne. Totius Galliae concilium. Caesar lib. 7. de bell. Gall. Panegyris Gallorum. Bud. Conuentus panegyrici. Et des Estats particuliers, qui sont quand les gens des trois Estats d'un païs particulier, comme de Guyenne, de Bretagne, de Bourgongne, de Languedoc, de Provence, de Dauphiné, ou d'autre Province d'Estats sont convoquez et assemblez, Ordinum prouinciae vnius concilium ac conuentus. Entre lesquels particuliers et generaux Estats y a cette difference, que és generaux le Roy de sa bouche ou par son Chancelier fait la proposition, qui contient la cause et l'effect pour lequel les trois Estats ont esté mandez, et est le suject dont ils ont à deliberer entre eux. Mais aux Estats particuliers d'un païs ou province, le gouverneur pour le Roy en icelle, ou son lieutenant, ou l'un des commissaires deputez par le Roy font laditte proposition. Ils different aussi selon la proportion qui est du total du Royaume à une Province d'iceluy. Car aux Estats generaux se trouvent le Roy, les Princes du sang, Cardinaux, Archevesques, Pairs de France, les chefs des quatre Ordres principaux, les Officiers de la couronne, les autres grands Seigneurs du Royaume, les Conseillers du conseil d'Estat, ceux du conseil Privé, et des Finances, les deputez des Provinces de France, et ceux des grandes Prevostez, Senechaussées et Bailliages du Royaume, comme se peut voir par plusieurs convocations faictes des trois Estats en general. Là où aux Estats particuliers ne se trouvent que le Metropolitain avec ses suffragants et Abbez de la Province, lesdicts gouverneur pour le Roy ou son Lieutenant et commissaires, les grands Seigneurs et nobles du païs, et les deputez de chacune ville des Prevostez Bailliages et Seneschaussées d'icelle Province. Mais ils ont cela de commun, que les uns et les autres sont mandez et convoquez par lettres patentes. Et en tous deux la conclusion et response desdits Estats est faicte entendre au Roy, s'ils sont generaux, ou au gouverneur et commissaires susdits s'ils sont particuliers par les deputez: Laquelle estant conforme à la demande de sa Majesté, est communéement appelée Octroy. Et en tous deux y peut avoir quayers de doleances, qui sont les griefs ausquels les gens du Royaume, ou ceux d'une particuliere Province requierent estre pourveu de remedes par sa Majesté. Ils different en oultre en ce qu'és Estats generaux sont traictez les affaires et matieres d'Estat, et qui importent grandement au Roy, et à tout son Royaume: au lieu que le subject des particuliers est, apres la demande du Roy, ce qui concerne publiquement l'utilité de la Province dont les Estats sont convoquez. Ainsi Aimoinus escrit au liv. 1. chap. 16. le Christianisme avoir esté receu en France par deliberation desdits Estats generaux, le Roy Hlovis y presidant. Et au liv. 4. chap. 1. Les Estats generaux avoir decidé le different entre Hlotaire fils de Chilperic, debattant à Brunehaud, laquelle vouloit establir au Royaume d'Austrasie Sigebert, fils bastard de Theodoric. Et au chap. 15. le mesme Hlotaire par leur advis avoir ordonné ce qui concernoit la pacification et tranquillité du Royaume, et l'utilité de l'Eglise Gallicane. Et au chap. 28. le Roy Dagobert par l'advis d'iceux Estats generaux avoir declairé indignes de la succession de Sadresigille Duc d'Aquitaine les enfans d'iceluy, pour n'avoir vengé le meurtre commis en la personne de leur pere. Et au chap. 30. le mesme Roy Dagobert avoir en pleins Estats generaux fait son testament, et la demission de la couronne de France és mains de Sigebert et Hlovis ses enfans: Et au chap. 41. Hlodovée Roy, avoir proposé en iceux Estats generaux, qu'il les avoit convoquez comme ses conseillers des affaires d'Estat, et exempté par leur assentement, le monastere S. Denys en France de toute superiorité. Et au chap. 107. Le Roy et Empereur Loys fils de Charlemagne avoir en iceux fait maint reiglement et ordonnance touchant l'Estat des Eglises et monasteres, et adjousté beaucoup aux loix dont le Royaume estoit regi et policé. Et au chap. 108. En iceux Estats avoir esté conclue la guerre contre Liudewic Duc de la basse Pannonie (aujourd'huy appelée Hongrie) et par leur jugement armes faites à outrance par Bera Comte de Barcelone. Auquel, Estant vaincu en champ de bataille, et par jugement d'iceux Estats condamné à perdre la teste, sadite Majesté commua la peine de mort en exil. Ce qui monstre que l'autorité du Roy surpasse celle desdits Estats. Et au chap. 109. qu'és prochains Estats tenus à Aix la chappelle, la mesmes expedition de guerre fut ordonnée; le partage que ledit Roy avoit fait entre ses fils, publié et confirmé. Et celle année mesmes le mariage du Roy Hlotaire fils aisné de sadite Majesté avec Irmingarde fille du Comte Hugues y avoir esté fait. Et au chap. 110. Saditte Majesté, les Estats tenans, s'estre reconcilié à ses freres, avoir fait satisfaction tant à son nepveu Bernhard fils de Pepin son frere, que à l'Abbé Adhalard et Gualach frere d'iceluy, apres avoir recogneu les tors et griefs qu'il leur avoit faits. Avoir receu et ouy les Ambassadeurs de tous les Sclavons Orientaux, Abrodites, Sorabes, Wlizois, Bohemes, Moramois, et ceux venus de Nortmandie de par Haroul, et les enfans de Godefroy. Et au chap. 113. avoir en iceux Estats decidé la controverse qui estoit pour raison des frontieres entre les François et les Bulgariens, et confirmé la paix avec Godefroy le Nortmant. Et au chap. 114. avoir en iceux Estats ouy les Ambassadeurs du sainct Siege Apostolique, ceux d'oultre mer, ceux des enfans de Godefroy Roy des Danois, ceux des Esclavons, les grands Seigneurs des Abrodites, accusans Ceadraque leur Duc pardevant luy. L'accusation proposée contre Tungo l'un des Princes de Sorabe, insimulé de desobeissance, et ceux de Bretagne. Et au chap. 116. esdits Estats tenus à Aix la chapelle, avoir esté par luy procedé contre les capitaines qui estoient en la garde de la frontiere d'Espagne, pour leurs mesprinses. Et contre Baudry Marquis de la frontiere de Hongrie: Et les Ambassadeurs de France envoyez devers Michel Empereur de Constantinople, luy avoir fait le rapport de leur ambassade. Et au livr. 5. chap. 11. sadicte Majesté avoir declaré son fils aisné Hlotaire pour Empereur, Pepin commandeur en Aquitaine, et Loys en Baviere. Et au chap. 16. avoir en iceux Estats ouy le rapport de tous les Ambassadeurs qu'il avoit envoyé çà et là, et examiné tout ce qui se passoit en son Royaume, et corrigé ce qui faisoit à amender. Et au chap. 17. avoir esdits Estats armé chevalier, et couronné Roy de Neustrie Charles son fils. L'origine desquels Estats generaux est tres-ancienne: car de tout temps, comme ramentoit Jul. Cesar en ses commentaires De bell. Gall. lib. 6. Les François ne traictoient des affaires publiques, si n'est en leur assemblée: Et recite iceluy Cesar qu'il en a tenu en France aucuns, et au surplus met la difference entre lesdits Estats generaux, et les plaids que les seuls Druides tenoient une fois l'an au païs Chartrain, où les controverses crimineles et civiles estoient debatuës, et par eux jugées. Car ausdits Estats generaux se trouvoient aussi les nobles. Et pour autant que comme dit le mesme autheur, le tiers Estat n'estoit au commencement en aucun compte, ains estoit tenu à vile condition, voila pourquoy en plusieurs passages dudit Aimoinus cy dessus alleguez il se trouve ledit tiers Estat n'avoir par les anciens Roys de France esté convoqué aux Estats generaux tenus par eux: Et que selon l'exigence des cas, ils les assembloient maintesfois deux fois l'an, et tousjours d'an en an, si que au partir de ladicte assemblée ils publioient le jour et le lieu de ceux de l'année prochaine. Il se trouve des Estats generaux d'Aquitaine, tenus par Louys, fils de Charlemaigne, auquel ledit pais estoit baillé en appanage, du tout à la façon des generaux de tout le Royaume, du vivant du Roy de France son pere. Aimoin. livre 5. chap. 2. 3. 4. 5. 8.

Tenir les estats, Conuentus agere, Concilium totius prouinciae habere.

Mander ou convoquer les Estats generaux à certain jour, Concilium totius Galliae in diem certam indicere, Caesar lib. 1. de bell. Gall. Diem concilio totius Galliae constituere. Caesar eod. lib.

estay

Estay, en cas de navires est une corde qui est liée au bout du grand mast sous la hune, ridée par le cap de mouton, et retenant ledit mast qu'il ne tombe en derriere sur la poupe quand on isse la grande voile.

estaye

Estaye, Fulcrum, Adminiculum, aittéin, applicare, fulcire, in rebus quae ruinam minantur, vel vetustate, vel quod reficiantur, Ettaier, vocatur, nisi forte ad stéréoô, id est, firmo, solido malis referre. Vnde stéréôma, hoc est firmamentum, fulcimentum. Estaie.

estayer

Estayer, Fulcire, Adminiculare, vel adminiculari.

estayement

Estayement, Fulcimentum.

esté

Esté, AEstas.

L'Esté approchant, AEstate ingruente.

Passer son esté en quelque lieu, AEstatem consumere in loco aliquo, Statiua habere, AEstiuare.

Appartenant à l'esté, Aestiuus.

L'esté se passe, Transcurrit aestas.

Le fin coeur d'esté, Summa aestas.

Par chacun esté, Omnibus aestatibus.

Lieu où on s'en va joüer en esté, AEstiuus locus.

esteindre

Esteindre, Extinguere, Restinguere, Ignes coercere.

Esteindre un feu, Incendium compescere.

esteignement

Esteignement, Extinctio, Restinctio.

estelé

Estelé, m. acut. Qu'on escrit et prononce aussi estoilé, Stellatus. Ciel estelé, Coelum stellatum. Voyez Estoile.

Estre estelé, Stellari.

estelon

Estelon, m. acut. voyez Estalon.

estendart

Estendart, m. penac. Est une espece d'enseigne de gens de cheval, escrivant Gaguin au 10. livre de sa compilation des gestes Romaines, quand quelqu'un a longuement suivi les armes et guerres, ayant dequoy pouvoir tenir gens, il peut par le Roy estre fait capitaine, et lever estendart, pourveu qu'il ait cinquante hommes d'armes, et les Archiers qui y appartiennent, lequel s'il perd dessus les ennemis, n'en peut porter nul autre tant qu'il l'ait conquis en bataille, assaut, ou rencontre. Item au traicté des droicts des Herauts: Quand deux chevaliers ou gentils-hommes entrent és lices pour faire armes à outrance, le Roy d'armes ou Heraut devoit avoir tous leurs vestemens, estendars et paremens d'eux et de leurs chevaux. Et Thomas Duc de Cloceste Connestable d'Angleterre au traicté du Combat et armes faictes à outrance dans lices, escrit ainsi: Et s'il advenoit que l'un voulsist faire son glaive court dedans la mesure de

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