Nicot, Thresor de la langue francoyse</font size=+2 color="#800000">

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Page 59

aviander

se Aviander, c'est se repaistre, Pascere.

avignon

AVIGNON, Auenio.

Le pays d'Avignon, Voluci, ou Volucae.

aviler

Aviler, et mespriser quelque chose, Vile habere aliquid.

Estre avilé et peu estimé, Euilescere.

aviner

Aviner un vaisseau, Vino imbuere.

aujourd'huy

Aujourd'huy, Ce sont quatre mots ensemble, Au jour de huy, Hodie.

Aujourd'huy matin, Hodierno mane.

D'aujourd'huy je ne le monstreray, Hodie nunquam monstrabo.

Le jour d'aujourd'huy, Hodiernus dies.

Pour aujourd'huy, In hunc diem.

aviron

un Aviron, Tonsa, Remus, Palma, Palmula.

Aviron ployé, Remus inflexus.

Tirer à l'aviron, Remigare, Ducere remos.

Border les avirons, les lever en sorte qu'on ne nage plus, et qu'on n'aille point plus avant, Remos inhibere.

aviser

Aviser, Cherchez Advis.

Je y aviseray apres, Postea videro.

Nous aviserons apres que nous ferons de Capiton, De Capitone post viderimus.

On y avisera, Videbitur.

avision

Avision nocturne, Insomnium.

avives

Avives, de chevaux. Faut considerer si l'on dit Avives, pour Eaux vives: car les chevaux communément prennent ce mal par boire des eaux vives, comme on voit à Estampes.

aulne

Aulne, f. pen. est une espece d'arbre fluviatile, ou pour plus generalement dire Aquatique (car elle s'aime en fonds moiteux) laquelle est de bois tendre et leger, ne portant ne fruict ne semence, l'escorce duquel sert aux tanneurs de cuyrs. Alnus, duquel mot Latin le dessusdit François est fait. voyez Aulnaye. aulne aussi est une espece de mesure, à mesurer draps de laine, toiles, tapisseries, passemens, et autres telles marchandises, laquelle contient de long trois pieds sept poulces, et huit lignes, lesquelles lignes sont figurées ainsi /-/-/-/-/-/-/-/ Et se divise premierement en deux parties égales, appelées demies aulnes, puis en trois égales parties, qu'on dit tiers d'aulne. Puis en quatre aussi égales appelées quarts d'aulne. Puis en huit égales parties, qu'on appelle demis quartiers. Et finalement en seize parties égales, appelées seiziesmes, qui est la derniere et moindre partition de l'aulne, qu'on face, et dont on use. En chacune desquelles parties de desbris de l'aulne, pour les nommer on adjouste tousjours ledit mot aulne, comme un tiers d'aulne, un quart d'aulne, un demy quart d'aulne, un seiziesme d'aulne. Et est notamment dit cy dessus draps de laine, parce que l'aulne cy dessus est l'aulne commune, dont chacun use, fors les marchans de draps de soye, qui ont l'aulne plus petite, d'environ demy poulce. On appelle aussi aulne, le baston estelonné à l'estelon de la mesure dessusditte, auquel avec petits clouds de laton à teste de daulphin, fleur de lys, ou estoile, toutes lesdittes partitions de l'aulne sont marquées. Vlna, dont vient le François, Aulne, par prothese de la voyele A. Selon ce on dit, Cette tapisserie contient cent aulnes.

Aulne quarree, ou aulne en quarré, est le mesurage de l'aulne en tous sens, c'est à dire en long, et en large, et non en long seulement, Vlna quaquauersus ducta, vel prorsum deorsumque directa. De laquelle façon de mesurage sont aulnées les tapisseries de haute lice. Bailler à aucun tout du long de l'aulne, est une maniere proverbiale de parler, usitée par le François, semblable à cet autre de mesme livrée, Je luy ay baillé toutes ses façons, quand il veut dire qu'il n'a laissé rien en derriere pour bien travailler aucun. Car ces manieres de parler se prennent tousjours en mauvaise part, et par indignation. Comme si l'un de deux plaidants menaçoit sa partie de la bien chicaner, et promener en procez, luy diroit, Je vous en bailleray tout le long de l'aulne: ou, Je vous bailleray toutes vos façons. Nihil molestiae taediique reliquum faciam, ita te misere litigando pessundabo. La premiere maniere de parler est prinse de l'aulnage, lequel est tout à bout, quand l'aulne entiere y est: et la seconde, du labourage des terres et vignes, qui consiste en trois ou quatre façons, lesquelles leur estans entierement baillées, elles sont tout à bout cultivées.

aulnage

Aulnage, m. penac. est tantost l'action de mesurer. Mensura, comme L'aulnage en est mal-aisé. Mensuratio difficilis est. et tantost la quantité et droicture du mesurage, c'est à dire la mesure mesme, comme, faites bon aulnage. c. faites bonne mesure. Recte sineque fraude admetitor.

aulnaye

Aulnaye, ou (et mieux) Aunaye, sans la lettre l. Car le François és mots qu'il forme du Latin, change laditte lettre l. en u. quand elle suit et adhere à l'une de ces voyeles, A. E. O. De sorte que apres laditte mutation faitte, ladite lettre l. y est superflue, comme de Altus, Haut, de Alnus, Aune, de Pellis, Peau, qu'il prononce par diphtongue, de Mollis, Mou. f. penac. est une touffe d'aunes. Tout ainsi que sausaye, chesnaye, ormaye, une touffe de sauls, chesnes, ormes, ou bien le lieu, où grand nombre d'aunes, est plantée. Alnetum, à la façon de Quercetum, Salicetum.

aulner

Aulner, actiu. acut. Est mesurer à l'aulne, tout ainsi que toiser, mesurer à la toise. Vlna admetiri.

Rapporter et aulner une chose contre un autre, Pertendere.

aulnee

Aulnee, Est l'herbe autrement appelée Helennium, ou Enula campana, ou Inula.

aulx

Aulx, Aucuns dient Aul, les autres Ail, Allium.

Qui sent ou put les aulx, Alliatus est. Obolet allium. Plautus.

Une sorte d'aulx fort grand, Vlpicum.

aumosne

Aumosne, f. penac. Est ce qui par compassion est donné à un pauvre. Pia benignitas, eleemosyna. Aussi vient-il de ce mot Grec éléêmosun, par deux syncopes. Aucuns l'escrivent par l'aulmosne, mais contre raison. Car le Francois l'a desjà changée en u. l'Espagnole dit Limosna, par apherese et deux syncopes. Mais l'Italien retient le mot presque entier, disant, Elemosina, Et autant comme l'Alemand le deprave du tout, disant: Almousen.

Demander l'aumosne, Mendicare, assem rogare Iuuen. 1. sat. 14.

aumosner

Aumosner, c'est donner l'aumosne, ou en aumosne, J'ay ce jourd'huy aumosné dix escus, Hodie eleemosynae nomine dedi decem aureos.

aumosnier

Aumosnier, m. acut. Est tantost substantif, et signifie cet officier des Princes et grands Seigneurs, seculiers ou Ecclesiastiques, lequel anciennement estoit seulement destiné à distribuer leurs aumosnes, mais depuis leur sert-il aussi de chappelain. Sacrae ac piae stipis erogator. B. Eleemosynarius. L'espagnol au mesme substantif dit, Lismonero, et tantost adjectif, et signifie celuy qui donne souvent l'aumosne. comme, Pierre est bien aumosnier, ou est un grand aumosnier, Petrus est eleemosynae dandae studiosus, incumbit eleemosynae, en laquelle signification adjective, L'espagnol dit aussi Limosnero. Eleemosynarius.

D'Evesque devenir aumosnier, ce que inadvertamment, et par trace de l'erreur du peuple, on dit d'Evesque devenir musnier.

aumosniere

Aumosniere, f. penac. Est ores substantif Locellus. B. Et signifie cete petite bourse de riche estoffe, qu'on porte à cordons, de la ceinture, pour plus aiséement et à tous propos y fouiller pour en tirer la monnoye qu'on y met, pour seulement employer aux aumosnes. Et ores est adjectif, et signifie une femme liberale, et foisonnante à donner l'aumosne, Eleemosynaria.

aumuce

Aumuce, Amictus, vel Amiculum pelliceum. Ab Amicio, amicis.

avoie

Avoie, Espece de serpent, Cecilia, a cecitate videlicet.

avoine

Avoine, Aucuns dient Avene, Auena Bromos.

Une herbe croissant communément és murailles et parois nouvelles, semblable à l'herbe appelée yvroye, vulgairement ditte Avoine sterile, Murinum hordeum.

Farine d'avoine, Farina auenacea.

Povres avoines, Auenae steriles.

Avoine folle, AEgilops. Auena sterilis, et frugum pestis. Festucago a Columella dicitur, Aucuns l'appellent Aveneron, les autres Averon, ou Avron.

avoir

Avoir, Tantost est verbe deduit de Habere. Latin, comme, Je voudrois avoir un frere, Fratrem habere vellem: tantost est nom m. et signifie richesse, comme il a grand avoir, Diuitias ingentes possidet. Et en pluriel, avoirs, és anciens Romans, ce sont richesses. l'Italien dit aussi Averi, de mesme sorte.

Avoir haine à aucun, c'est luy porter haine, Odio quempiam prosequi. Au 3. livre d'Amad. où elle espioit les passans, qu'elle mettoit cruellement à mort, specialement ceux qui estoient Chrestiens, ausquels elle avoit haine singuliere.

Avoir à femme, In vxorem habere, Il eut à femme la Comtesse.

Qu'avons nous à faire de le sçavoir? Quid attinet nos scire?

Cherchez les autres manieres de parler de ce mot Avoir, és substantifs, comme Avoir entendement, en Entendement, Avoir affection, en Affection, et ainsi des autres.

Nous n'avons que faire de toy, ne de luy, ne de sa proüesse, Videas te atque illum, vt narres. Bud. ex Terentio.

On ne sçait qu'il a, Homo non sensus. Cic.

avoisiner

Avoisiner, Faire voisin, Approcher. Pasquier, Cela ne s'avoisine point de mon esprit.

avolement

Avolement, Aduolatus, huius aduolatus.

advoler

Advoler, Aduolare.

avorter

Avorter, Abortare, Abortum facere, Operam dare abortioni, eiicere partum.

Faire avorter. Abigere partum, Inferre abortum.

Esternuement qui fait avorter, Oscitatio abortiua.

Estre avorté. Aboriri.

Avortée, Qui a jetté le fruit hors de son ventre devant le temps, Vulua eiectitia.

avortement

Avortement, Abortio, Abortus, Aborsus.

avorton

Avorton, Abortiuus foetu, Vegrandis, B. ex Varrone.

avouer

Avouer, Cherchez Advouer.

Quand le pere avoüe quelqu'un pour fils, Agnitus filius a patre.

avoutre

Avoutre, C'est à dire fils de putain, Scorti filius.

avoye

Avoye, espece de serpent, voyez Avoie.

avoyer

s'Avoyer, c'est se mettre en voye, ou en train et chemin de faire quelque chose. Translation prinse de ceux qui sont en train de cheminer, In viam dare se, Committere se viae, Inire viam, Ingredi viam, Progredi viam.

Avoyer aucun, Inducere in iter.

Estre avoyé, In via esse.

avoytrer

Avoytrer, neutr. acut. c'est avorter, Abortire, Aborsum facere.

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