Nicot, Thresor de la langue francoyse</font
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Abandonné, m. acut. Est de signification passive, celuy
qui est mis par aucun en abandon, Desertus, Destitutus, Abdicatus.
Abandonné des medecins, A medicis deploratus.
Abandonnée, f. pen. Est aussi de signification passive.
celle qui est mise en abandon, Destituta, Deserta, Exposita.
Celuy duquel la vie est abandonnée au premier qui le tuera,
Proscriptus.
Une province abandonnée au pillage, Prouincia praedae
exposita.
Chose trop abandonnée, Res nimium deplorata.
Encores que toutes choses me fussent abandonnées et libres,
Etsi omnia meae potestati paterent, tamen, etc.
abandonnement
Abandonnement, m. acut. Delaissement, Desertio, Defectio,
Destitutio, C'est abandon, Ainsi dit on Abandonnement de biens, pour la
cession de biens que fait un debiteur à ses creanciers, qu'on
pourroit aussi dire deguerpissement de biens, Bonorum abdicatio, Cessio
bonorum.
Abandonnement de raison, Defectio a recta ratione.
abandonnéement
Abandonnéement. adverb. Par, ou en abandon, Effrenate,
effuse, licenter, indulgenter, solute.
abastardir
Abastardir, acut. Est ores actif, et signifie mettre une chose hors de
son naturel, et luy faire prendre estranges qualitez, comme, Il a abastardi
les moeurs des bourgeois, Mores ciuium adulterauit, et par consequent
signifie corrompre: il a tout abastardi, Omnia corrupit, Ores est
reciproquant son action, comme, Le tyran s'abastardit tous les jours.
Tyrannus se in dies in deterius efformat, degenerat, Ores est neutre,
comme, Ceste plante abastardit d'un jour à l'autre, Haec planta
quotidie in deterius vergit. Mais il semble plus tenir du passif, quoy
que la terminaison soit autre, et seroit bien rendu par corrumpitur,
adulteratur, et est composé de a, et bastardir, inusité.
abbattre
Abbattre, act. penac. Est mettre par terre, ruer jus quelque chose, la
faire cheoir ou trebucher de haut en bas, Decutere, Destruere,
Deturbare, Prosternere, Euertere: il vient de Abbas, acut. adverbe
local, composé de a et bas. Infra, si que Abbatre est mettre
abbas, ou à bas.
Aisé à abbattre, Facile decussu, deiectu, prostratu,
La faim et la soif abbattent le corps, Fames et sitis corpus
deprimunt.
Cela abbat l'yvresse d'une personne, et le desenyvre, Discutit
ebrietatem hominis.
Vaincre quelqu'un et l'abbattre à ce qu'il soit des nostres,
Euincere aliquem ac partium nostrarum efficere, Oratione aliquem a
sententia deturbare.
abbatement
Abbatement, m. acut. Deiectio, Prostratio, et se prend pour
l'action d'abbattre, ou pour la chose abbatuë.
abbatis
Abbatis, m. acut. Est la demolition et ruïne d'une chose
cheute, comme, l'Abbatis d'une forest, Arbores caesae, reuulsae,
prostratae, ligna humi deiecta, l'Abbatis d'une maison, Lapides,
tigna, lateres domus quae corruit: on dit aussi en cas de guerre, Apres
une bataille faire grand abbatis, Magnas strages edere.
Abbatu, m. acut. De signification passive, Deiectus,
Prostratus, Depressus.
J'ay le coeur tout abbatu, Marcet animus, B. Afflicto sum animo ac
deiecto.
Ils m'ont abbatu, Me labantem conuellerunt, B. ex Cic.
abbay
Abbay, m. acut. Est le japper d'un chien, ce qu'aucuns escrivent et
prononcent par o, abboy, Latratus canis, Et semble que ce mot et sa
suite soient derivez de ce verbe deponent Baubor, baubaris, qui
signifie abbayer: ou plustost tant ce verbe Baubor, que ce mot Abbay
et sa suite, sunt verba factitia a sono canis latrantis, voyez
Rendre les Abbais.
Tenir aucun en abbay, Producere aliquem falsa spe.
abbayer
Abbayer, act. acut. Latrare, Oblatrare.
Quand l'eau bat contre quelque rive, tellement qu'elle semble abbayer,
Allatrant maria oram aliquam.
Abbayer à quelqu'un, Allatrare aliquem, C'est le
poursuivre de paroles en criant apres luy.
abbayement
Abbayement, m. acut. Latratus, us.
abbayeur
Abbayeur, m. acut. Latrator.
abbayant
Abbayant, acut. Tantost est gerundif, comme, Tu me suis abbayant,
ou en abbayant, Tu me oblatrando prosequeris, et en cette
signification se devroit escrire par d à la fin, et tantost est nom,
comme, Tu es un abbayant, Es oblatrator, et en cette signification se
doit escrire par t, et est masculin.
abbé
Abbé, m. acut. Abbas Abbatis, Erasm. Est celuy qui est chef en une
Abbaye de Moines, selon ce on dit l'Abbé de S. Denys. S. Dionysij
coenobiarcha, antistes, Bud. et vient de Abba diction Syriaque,
qui vaut autant que Pere.
L'Abbé mange en convent, Hetaeriarcha victitat cum
sodalibus.
abbesse
Abbesse, f. penac. Antistes, vel Antistita, B.
abbaye
Abbaye, f. penac. Antistitium, Coenobiarchia, Haeteriarchia, Abbatia,
Erasm.
abbec
Abbec, m. C'est la chair ou autre appast que les pescheurs mettent aux
haims pour attirer et prendre le poisson, Esca.
abbecher
Abbecher, acut. Composé de a et bec: C'est mettre au ou dans le
bec d'un oiseau, mais n'ayant encores l'adresse de becquer,
Adescare, Inrostrare: et par metaphore Attirer quelqu'un à sa
cordelle, Illicere, Inescare.
Abbeché, m. neut. Adescatus, Illectus, Inescatus.
abbregé
Abbregé, m. acut. Il descend de ce verbe Abbreuiare. Dont
aucuns prononcent Abbrevié, et est adjectif de signification passive,
comme, Son propos est abbregé, Decurtata est illius oratio, Tantost
est substantif, et signifie epitome et reduction sommaire, et un brief d'un
escrit, Selon ce on dit, L'Abbregé des Chroniques de France,
Annalium Franciae epitome, et tantost est chascune des trois personnes du
temps preterit parfait, avec adjonction de ce verbe, ay, comme, J'ay abbregé,
tu as abbregé, il a abbregé, Decurtaui, Decurtasti,
Decurtauit.
Abbregé de quelque chose que ce soit, Summa, summae,
Epitome, epitomes.
Ce sera le plus abbregé, Id erit compendiosius.
abbreger
Abbreger, act. acut. C'est rendre bref et accourcir, Breuiare,
Contrahere, Circuncidere quae ad rem non pertinent, B. ex Varrone, Aucuns
prononcent Abbrevier.
Abbreger quelque chose, et la dire en peu de paroles, Perstringere
rem aliquam, Circuncidere, In compendium conferre, Paucis eloqui.
¶ Abbreger et accourcir son chemin, Iter contrahere.
Abbreger le temps, Tempus contrahere.
Pour abbreger, C'est par forme d'adverbe, In summa, Vt in pauca
conferam, Ne multa, B. ex Cic.
abbregement
Abbregement, m. acut. Compendium, Contractio, Comme abbregement de
proces, Compendium, Contractio litium.
abbreuver
Abbreuver, acut. ou Abbruver, Tantost c'est donner à boire,
faire boire, comme, Abbreuver les chevaux, Adaquare: tantost faire
tremper et emboire d'eau quelque chose, comme, Abbreuver les tonneaux ou
autre vaisseau, Aqua, aut liquore alio imbuere: Et un drap abbreuvé
d'eau, c'est trempé et outré d'eau. Selon laquelle
signification on dit par metaphore, Abbreuver aucun de quelque opinion ou
persuasion, pour le remplir, imbuer et outrer de telle opinion ou
persuasion, Totum occupare ac persuasum habere.
¶ Abbreuver son esprit de quelque art, Ingenium artibus
imbuere.
La terre n'est point abbreuvée de pluyes, ou mouillée,
Terra pluuiis non immaduit.
Ils sont abbreuvez de cette opinion, Imbuit mentem eorum ea opinio,
Inuasit illos haec sententia.
abbreuvoir
Abbreuvoir, m. acut. Le lieu où on abbreuve les chevaux,
Aquarium.
Mener à l'abbreuvoir, Appellere ad aquam, Adaquare equos.
abecé
Abecé, m. Abecedarium, Alphabetum, Tabula abecedaria, Libellus
abecedarius. Ce mot est composé des trois premieres lettres
Latines a b c, comme en Grec le nom d'Alphabet est composé des
noms des deux premieres lettres Grecques, et signifie le denombrement par
son et prolation (qui servent de nom à chaque lettre dudict Abecé)
des lettres Latines, Abecedarium, aut Abecedarius libellus, car il se
prend aussi pour ce petit livret à apprendre à lire aux
enfants, où lesdites lettres Latines sont figurées et mises
par estat et par ordre.
Apprendre son abecé, Discere elementa.
Enfant qui apprend son abecé, Abecedarius puer, Elementarius
puer.
abecedaire
Abecedaire, com. gen. penac. Celuy ou celle qui apprend encore la
forme ou figure et prononciation des lettres.
abbeville
ABBEVILLE, C'est le nom d'une ville en Picardie, composé de ces
deux mots, Abbé, et ville, Abbatis villa.
abeille
Abeille, f. penac. Est une espece de beste volatile du genre des
Insectes, fort legere, d'aigre picquon, car de la picqueure de son aiguillon
la chair s'en enleve tout autour, le propre de laquelle est faire le miel et
la cire, pour laquelle raison nous l'appelons aussi mousche à miel.
Apes, Lequel nom Latin luy est donné par ce qu'elle naist sans
pieds. Mais ce mot François vient du Latin diminutif, Apicula, quoy
qu'il ne soit diminutif en nostre langue, et ce par syncope de la voyelle
v. mutation de c. en l, et de la muette p en sa
moyenne b, duquel adoucissement des muettes dures en leurs moyennes, les
François et Espagnols usent communément quand ils tirent leurs
mots du Latin. Et par ce que cy apres cette ditte mutation et adoucissement
seront marquez en mainte diction, afin qu'il ne le faille repeter ailleurs;
il convient noter que c, p, et t, sont de prolation roide,
aspre et forte: mais g, b, et d, leurs moyennes sont de
prolation molle et douce, laquelle nous et les Espagnols suyvons presque
ordinairement és mots extraits du Latin, ce que l'Italien ne fait
pas, car prenant d'iceluy Latin, il retient lesdittes muettes de fort et
rude son.
abhorrir
Abhorrir, act. acut. Qu'on dit aussi Abhorrer, est avoir en horreur et
detestation quelque chose, Abhorrere, et est composé ainsi que
le Latin, mais horrer simple n'est en usage envers les François,
combien que horrere le soit envers les Latins. Les deux viennent de
ab et horror, signifiant le dernier une tremeur causée
aussi de peur. Et par ce qu'on s'estrange de telles choses, abhorrer
signifie aussi defuir et s'esloigner de quelque compagnie. Selon laquelle
signification lon dit une chose
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