L'espace de travail :
Sur un écran d'orinateur
portable en 1024x768, la zone réservée au dessin est
réduite à la portion congrue du fait des palettes
encombrantes qui par défaut s'affichent à droite.
Heureusement, celles-ci peuvent être masquées et
affichées de nouveau selon les besoins en agissant sur : Affichage>Palettes> Afficher / Fermer Palette X..
Elles peuvent aussi être rendues flottantes par simple
déplacement à la souris, tout comme les outils
situés à gauche, ou ceux de la barre d'icônes
située au-dessus, ainsi qu'il en est de toute application KDE.
- La palette Ressources acceuille les miniatures des Motifs de remplissage en mode point (formats *.jpg *.gif *.png *.tif *.xpm *.bmp), et sous l'onglet Clipart, les miniatures de modèles vectoriels prêts à l'emploi ( formats *.krita, *.wmf, *.svg, *.ps, *.eps).
- Les palettes Color Chooser et Propriétés du trait
ne contiennent rien que de très habituel; on notera la
possibilité RGB et HSV, ainsi que le réglage de
l'opacité de la couleur choisie.
- La palette Document est des plus intéressantes, avec ses trois onglets.
En déplaçant à la souris un rectangle rouge de
taille variable selon le taux de zoom en cours, dans l'onglet Document, on peut choisir précisément la zone de l'image à afficher dans la zone de travail.
L'onglet Calques affiche tous
les calques composant l'image. La totalité du calque peut
être verrouillée, masquée ou affichée, et
chaque entité placée sur le calque peut être
traitée indépendemment de la même façon. A
noter que seules les entités placées sur le calque actif
(sélectionné) sont éditables, et qu'il n'est pas
prévu de déplacer une entité d'un calque à
l'autre.
L'onglet Historique affiche la suite chronologiques des
opérations effectuées sur le dessin et permet de revenir
sur une opération qui ne satisfait pas. Malheureusement, le fait
de modifier une opération efface toute celles qui
suivaient. On est loin de l'arbre de construction si courant en 3D.
Enfin, classiquement comme il a déjà été
dit, à gauche de l'espace se trouve la palette d'outils, qui
sont détaillés dans le paragraphe suivant.
Voir Fig 2 : Vue générale
La palette d'outils :
Simple sans être indigente, la
palette se divise en cinq zones regroupant des outils destinés
à des usages précis.
En zone 1 : outil de sélection d'objet et d'édition de points. Particularité
: il suffit de tracer un rectangle contenant une portion
d'entité pour que l'objet auquel l'entité appartient soit
entièrement sélectionné. Particularité de
l'édition : un point manipulé reste
sélectionné; ne pas oublier de sélectionner d'un
clic le point suivant à modifier, sans quoi le
précédent sera également affecté par la
modification.
En zone 2 : outils de dessin
à main levée (crayon), segment et Bézier
(polyligne), cercle, sinusoide, étoile, spirale, rectangle
à coins arrondis, rectangle et polygone. Particularité
: chacun de ces outils peut s'utiliser sans paramétrage, ou avec
paramétrage. Dans ce cas, après sélection, il
suffit d'un clic (pas toujours) sur l'espace de travail pour
ouvrir une boîte de paramètres. Ainsi, il est
possible de dessiner une forme rectangulaire de dimensions
précises, de dessiner un cercle, un arc, un secteur, un
camembert , un ellipse de dimensions choisies, ou une des multiples
combinaisons de l'étoile ou du polygone.
En zone 3 : outils de rotation et italisation d'objets. Particularité
: l'italisation est obtenue en déplaçant la
poignée choisie perpendiculairement au segment qui la contient,
et non parallélement comme dans la plupart des programmes de
dessin vectoriel.
En zone 4 : outil loupe et
texte, sans particularité. Outil édition et placement de
dégradé, dont le fonctionnement est
détaillé plus loin. Outil remplissage par motifs. Particularité
: l'action sur l'outil dégradé ou motif est sans
effet si aucun objet n'existe ou si aucun objet n'est
sélectionné. A l'inverse, l'objet se remplira avec le
dégradé par défaut ou le motif par défaut.
Un clic sur l'espace, en dehors de l'objet sélectionné,
ouvre la boîte de dialogue de ces modes de remplissage, avec
notamment possibilité d'orienter les motifs.
En zone 5 : gestion de remplissage des surfaces et des contours. Particularité : remplir le contour avec un dégradé s'appelle ici : barrer, et remplir la surface s'appelle : remplir.
On eût préféré "surface" et "contour" pour
désigner les éléments de l'objet à peindre.
Il est possible de peindre un contour avec un motif bitmap, ou de lui
affecter un taux de transparence différent de celui de la
surface
Voir Fig 3
Un mode opératoire singulier :
Prenons l'exemple du dégradé.
Tout utilisateur de logiciel vectoriel sait l'importance du
dégradé comme mode de remplissage. De sa composition (en
couleurs et en nombre de couleurs) et de sa mise en place (orientation
et position) dans la surface à remplir
dépendent le réalisme de l'illustration entreprise.
Il importe donc que l'utilisation de cette fonctionnalité soit
simple et évidente. Pourtant, il est rare qu'elle atteigne la
facilité offerte par CorelDraw ou XaraLX.
Dans Karbon 14, traçons
un figure rectangulaire. Par défaut, elle est vide,
l'icône de remplissage étant barrée (1). En
sélectionnant la petite icône Dégradé,
la surface est remplie par un dégradé linéaire
jaune-rouge répétitif (2). En cliquant sur l'icône Edition de dégradé,
et en traçant un segment orienté sur la surface remplie,
on positionne le centre du dégradé et on oriente sa
diffusion (3). Si l'on clique dans l'espace de travail en dehors de la
surface remplie, on ouvre la boîte de dialogue d'édition
du dégradé (4), et il est alors permis de choisir le type - linéaire, radial, conique- , la répétition -aucune, reflet, répétition- et la cible
- barrer (contour), remplir (surface)-. Le fait de valider par Ok,
remplit la cible sélectionnée selons les options
choisies.
Si l'on veut changer de de dégradé, on peut
recourir à ceux qui ont déjà été
créés en sélectionnant l'onglet Prédéfini; il faut alors choisir un dégradé par un double clic (5) et revenir sous l'onglet Edition
si l'on veut en modifier le type, la diffusion et la cible (6), auquel
cas on pourra enregistrer ou non les modifications comme nouveau
dégradé disponible pour des travaux futurs (6). En
refermant la boîte de dialogue, la surface se remplit avec le
nouveau dégradé que l'on disposera à son
goût (7).
A noter que la figure à remplir doit
être impérativement sélectionnée pour
accéder aux options du dégradé.
Voir Fig 5 : Les Dégradés
Autre exemple, celui du tracé à main lévée, outil Crayon.
Le choix de cet outil, immédaitement suivi d'un tracé
produit une courbe que la boîte de paramétrage qui s'ouvre
en fin de tracé qualifie de Grossier. Le fait de choisir un type Courbe
proposé lorsqu'on déroule le combo, ne modifiera pas le
tracé déjà effectué : ce n'est que le
prochain tracé qui, bien qu'effectué à main
levée sera optimisé comme une courbe lissée,
analogue à une Bézier. C'est d'ailleurs là une possibilité des plus intéressantes.
Quant au type Droit, j'avoue ne pas avoir su voir de différence avec le type Grossier, malgrè de multiples réglages angulaires.
Voir Fig 4 : Crayon, Dessin à main levée.
Des polygones paramétrables :
Comme il a déjà
été dit, les outils de dessin sont paramétrables
dans une boîte de dialogue que l'on fait apparaître d'un
clic sur l'espace de travail après avoir
sélectionné l'outil. Ignorer cette
caractéristique, c'est amputer Karbon14 de sa puissance et se
priver de précision dans le tracé des formes
géométriques, ou de leurs déclinaisons. Ainsi
l'outil Etoile, donné en exemple, dispose de plusieurs déclinaisons.
Voir Fig 6 : Outil Etoile
La communication :
Communiquer, c'est échanger,
c'est-à-dire, dans le domaine informatique, savoir lire les
productions d'autrui et savoir écrire dans le langage qu'ils
admettent.
Karbon 14 semble bien
équipé dans ce domaine.
Il est censé lire les
documents OpenOffice, MicrosoftOffice Drawing, Adobe Illustrator, SVG,
WMF, PS, EPS, XML, MathML, MagicPoint, PowerPoint ainsi que les
documents produits par la suite Koffice,
ce qui est moindre des choses. Il est également censé
écrire dans un plus grand nombre de formats puisqu'aux
vectoriels KARBON, SVG, WMF, AI, CGM, ODG... s'ajoutent les modes
points dont : PNG, JPEG, TIFF, KRA (Krita), XCF (Gimp), PSD
(Photoshop), TGA (Targa Truevision), EXR( ILM), GIF, BMP, ICO, PCX,
SGI...
A la vérité, toutes les possibilités
annoncées n'ont pas été testées. Certaines
l'ont été avec succès, d'autres ont répondu
partiellement à l'attente, et d'autres enfin ont
échoué, principalement dans l' importation de fichiers
AI dont le format différe selon la version d'Illustrator
qui l'a engendré. Une fois encore, on se rend compte combien il
importe de préférer les formats ouverts tels que SVG ou
XML.
On a considéré qu'une importation a été
réussie lorsque la totalité des informations contenues
dans le fichier d'origine ont été
récupérées sans altération et qu'a
été conservée la structure interne en
entités indépendantes disposées sur des calques
séparés. Dès lors, la reprise et l'édition
dudit fichier est envisageable.
Voir Fig 7 : Importation de divers formats.
En conclusion :
Karon14
est un outil sympathique, plaisant même, avec des
possibiltés d'import-export très intéressantes,
des fonctions de dessins qui sont loin d'être ridicules, des modes de remplissage efficaces, une
interface souple, intuitive, et homogène avec les autres composants de Koffice, notamment avec l'excellent Krita. Mais Karbon14 pêche aussi par une mise en oeuvre
parfois curieuse et les manques ou les faiblesses suivantes :
Le système de calques est clair; il demanderait cependant
à recevoir la possibilité de déplacer des
entités de calque à calque, à l'image de ce que
permet Skencil qui est un modèle du genre.
Les guides magnétiques que l'on va chercher dans les règles (Skencil, Inkscape, OpenDraw, Gimp)
sont absents et leur implémentation serait bienvenue. Sans doute a-t'on pensé que l'accrochage à la grille
suffisait...
La mise en place d'un dégradé et sa composition sont
lourdes et absolument pas intuitives. Pour la composition, on
aurait tout à gagner à s'inspirer de Skencil, et pour la mise en place, il vaudrait mieux imiter XaraLX ou Inkscape.
L'accès au paramétrage d'un outil de dessin gagnerait
à être activé par un double-clic , ou par un clic
droit, sur son icône, afin de ne pas trop s'écarter du
mode opératoire communément admis.
L'impossibilité de changer le statut d'un tracé Grossier en Courbe, ou Droit devrait être repensée, et levée.
L'absence de palettes de couleurs prédéfinies, affichables au bas de l'écran comme dans CorelDraw, XaraLX, Skencil ou OpenDraw
serait très productif, bien que l'outil pipette permette de
récupérer un couleur déjà utilisée.
L'adoption des commandes habituelles en dessin vectoriel rendrait Karbon
un peu moins singulier : un clic pour sélectionner un objet, le
déplacer ou le redimensionner, un deuxième pour le faire
pivoter ou l'italiser. Aucun des concurrents déjà
cités ne déroge à la règle.
Un suggestion pour finir : la possibilité de paramétrer
la grille magnétique en mode isométrique comme dans Xdraft,
et, pourquoi pas? en trimétrique et dimétrique
permettrait de dessiner des perspectives techniques ou des
implantations de tuyauteries. Ce serait vraiment un plus.
André Pascual,
<andre.pascual@linuxgraphic.org>